C'est si grand.... [libre]

Une première goutte tomba…. Puis une seconde… Puis ce fut le déluge…. Alors, je relevai les yeux vers le ciel le ciel, inondé de nuage sombre… Une nouvelle page de ma vie avait été tournée…. Et c’était ainsi que j’allais commencer ce nouveau chapitre… Sous une pluie d’orage… Mais cela n’avait pas tant d’importance à mes yeux… Après tout, s’il fait moche, nul ne viendra m’accueillir, et c’est très bien comme ça !
Je me retourna alors dans l’avenue bordée de tilleul aux ramures dorées, cherchant la présence quelconque d’un individu, et, satisfaite d’être seule, je laissa échapper un soupir silencieux. Oui… J’étais seule… Comme d’habitude… En me disant cela, un goût d’amertume m’emplit la bouche, et j’eu du mal à m’empêcher de pleurer… La solitude est la pire des souffrances…

J’aimais sentir la pluie couler le long de mes cheveux, le long de mes joues, comme les larmes que je m’interdisais de verser. Je devais être forte… Sinon, les autres me frapperont…
Je ferma les yeux, humant l’air du goudron mouillé, et laissa un nouveau soupir silencieux franchir mes lèvres. Peu à peu, les larmes du ciel se tarissaient, faisant place lentement à un timide rayon de soleil. Et moi, je levai encore d’avantage le nez, admirant l’éclat de l’astre doucement s’intensifier, réchauffant petit à petit mes cheveux trempés.
Et se fut rapide. Mon pied glissa sur la chaussée mouillée, et, cherchant à garder mon équilibre en battant furieusement des bras, la bouche grande ouverte comme un poisson sans eau, je tombai la tête la première dans une marre l’eau. Alors je sentis le liquide boueux s’insinuer dans mes vêtements, me trempant de la tête au pied en un instant. Assise au milieu de la flaque, je cracha un juron muet, puis me releva lentement, regardant dans quel état j’étais. Ma robe de dentelle noir avait prit une affreuse couleur maronnasse, tout comme mes cheveux, les collant en épais paquet de mèches. Mes bras, quand à eux, été recouvert de cette même boue brune, et, cherchant à me recoiffer, ou du moins, à dégager les mèches de cheveux de mon visage, j’en tartina largement mon visage. Voyant cela dans la flaque qui me servait de miroir, j’hurlai en silence un nouveau juron, et chercha à retirer les taches qui salissaient mon visage, les étalant encore d’avantage…. Et bien… Cela commençait bien ! J’entrais dans un nouveau lycée, et d’une manière vraiment peu présentable…. Qu’en était-il de mon sac ? Par chance, celui-ci était tombé à côté de la marre, ne recevant uniquement quelque éclaboussures brunâtres. Au moins, c’était déjà ça !

Distraitement, j’en sorti un paquet de cigarette, et en alluma une, cherchant à me réchauffer ne serait-ce qu’un petit peu… Maintenant que j’étais trempée jusqu’aux os, le vent c’était mit à souffler en une brise légère, mais froide… Décidément, je déteste l’automne… Et moi, je suis plus que gelée….
Tout en baillant d’énervement à cause de cette journée qui commençait fichtrement mal, je lançai mon sac sur mon épaule, la cigarette aux coins des lèvres et le regard rivé sur la route. Il était hors de question que je tombe une nouvelle fois !
Alors que mon esprit stagnait entre l’attention que je portais sur le moindre obstacle qui pourrait me faire tomber, et le souvenir du mauvais rêve que j’avais fait cette nuit, je me trouvai nez à nez portail devant l’endroit qui allait m’héberger pour une durée indéterminée… Le bâtiment me semblait immense… Je n’avais pas le courage de l’affronter… Lui et tout les élèves… Pendant un instant, mes jambes faillirent se dérober sous moi, comme si elles renonçaient d’avancer, sachant déjà qu’il n’y avait que les moqueries et les coups qui m’attendaient derrière ces grilles….. Le reste de mon corps m’hurlait de fuir, de partir, loin, fatiguer par toutes les ecchymoses qui ont autrefois fleuries sur ma peau. Oui, je savais me battre… Mais, il arrivera bien un jour ou quelqu’un de plus fort que moi me frappera… Cette idée me pourchassait et me terrorisait… ..Pourtant, comme si une force inconnue m’y obligeait, je franchis le portail, me retrouvant dans la cours…..
J’étais couverte de terre, mais je m’en fichais ! Le premier qui me critique, je le frappe ! Mais… Heu… Je fais quoi maintenant ?
En face de moi se dressait la battisse, immense. Et moi, comme une idiote, je resta plantée à l’entrée du pensionnat, le regard figé sur l’endroit où j’allais vivre….