♠ ♦ Mikako Sui ♣ ♥

Mikako, c’est comme cela qu’on m’a nommé à ma naissance … Ce qui signifie enfant belle et sympathique, il parait que c’est un choix de ma mère. A croire qu’elle a voulu conjurer le sort du sang des Sui qui coule en moi. Mais on ne peut pas combattre notre personnalité. Après tout elle n’était pas censée savoir ce que je deviendrai… Je suis née dans le manoir Sui, un jour de tempête, mon père n’était pas présent. Soit disant il était en rendez-vous d’affaire dans un pays qui m’importe peu.
Ma mère est d’origine anglaise, c’est une ancienne mannequin c’est d’ailleurs lors d’un défilé qu’elle a rencontré mon père. Elle en est très vite tombée amoureuse, et l’a suivi au Japon, dans la semaine ils étaient mariés et dans le mois ma conception était faite. Mais ma mère ne connaissait pas les Sui.
Elle n’a pas apprécié découvrir ce qu’ils étaient, c’est d’ailleurs pour cette raison que le lendemain de ma naissance, elle a quitté le manoir, m’emmenant avec elle. Afin d’échapper à mon paternel, il semblerait que l’on ait fait une grande partie des villes du Japon avant de s’envoler pour l’Angleterre.

J’y ai donc vécu la première partie de mon enfance, sans grande difficulté ma mère a retrouvé un compagnon que j’ai toujours cru être mon père. Bien que j’ai toujours gardé une part de recule avec ce dernier. On m’a élevé en me parlant avec l’anglais et le japonais. Je ne comprenais pas forcément le pourquoi vu que je croyais être Anglaise… Pourtant il n’y avait que lorsque je m’exprimais en Japonais que je me sentais bien. Nous déménagions toujours autant et lorsque j’arrivais dans une nouvelle école, je m’exprimais toujours en Japonais, je n’avais pas envie de me lier avec ces personnes et pourtant j’avais déjà tout mon petit caractère. Dans les cours de récréation, j’obtenais tout ce que je désirai, ce qui faisait que mes professeurs se plaignaient à mes parents. Une fois rentrée à la maison, je me faisais passer des savons, ma mère allant jusqu’à avoir des crises de larmes tout en tenant des discours : «Tu ne peux avoir une telle attitude, elle s’y opposait »

J’ai appris cette part de mon histoire, lorsque mon père biologique s’est pointé dans ma soit d’issante famille. Du haut de mes 6 ans, j’ai regardé chacune de ses personnes, j’avais beau être jeune j’étais loin d’être stupide, je savais bien qu’il se passait quelques chose. Ce qui m’avait alerté, peut-être la limousine à l’extérieur de la maison et le gorille attendant dehors. Il a fallu que je daigne poser la question « Que se passe-t-il ? » pour que l’on m’apporte un élément de réponse. L’homme que je ne connaissais pas s’était accroupi pour que nous soyons au même niveau, et mon regard s’était agrandi en voyant le regard de celui-ci. Il avait exactement les mêmes yeux que moi et les traits de son visage était frappant avec le mien. Sans qu’il n’ait eu besoin de me dévoiler son identité j’ai prononcé le mot « Papa ? » Un sourire se dessina sur les lèvres de l’homme à la carrure imposante et il se retourna vers mes parents. Ma mère semblait paniquée et criait qu’il n’avait pas le droit de m’emmener. C’est calmement qu’il lui rétorqua que j’étais son unique héritière et qu’avec ou non son accord je rentrerai, tout comme elle rentrerait elle aussi puisqu’elle était sa femme.
Telle une digne héritière, c’est ce que j’avais compris après tout, je me suis avancée vers cet homme d’une grande classe et je lui ai attrapé la main. D’une voix claire et enjouée j’ai annoncé que je rentrai avec lui à la maison.
Ma mère a fondu en larme, disant que mon père ne pouvait pas faire ça, l’homme qui m’avait élevé en tant que père de substitution essayé de réconforter ma mère, et la poussa dans notre direction. J’appris par la suite que mon fameux père de substitution n’était en réalité qu’un employé de mon vrai père et que chaque soir, il lui donnait de nos nouvelles.

Dès lors que j’ai posé un pied dans le manoir, on m’a traité avec toute l’attention dont j’avais rêvé, une servante ma tout de suite conduite dans ma chambre afin que je m’y installe et là mes yeux ont été plus que ravis. Les termes « une chambre de princesse », prenaient tout son sens, au moins ça prouvait que mon père avait préparé mon arrivé. D’ailleurs toute une collection de vêtements me tendait les bras et j’ai troqué bien rapidement ce que je portais pour une élégante petite robe.
Lorsque nous avons dîné le soir de notre arrivée dans le manoir, mon père m’a complimenté sur ma tenue et moi je fus la plus heureuse. Il n’y avait que ma mère qui semblait des moins ravie. D’ailleurs elle ne fut plus jamais vraiment elle-même et prit ses distances avec moi.
Ce qui fit que je me rapprochai de mon père qui m’expliqua comment il m’avait toujours surveillé de loin, et m’expliqua la nécessiter de toujours avoir l’œil les personnes de son entourage. Si il ne m’avait pas ramené à ses côté bien avant, c’est soit disant parce qu’il voulait que j’apprenne l’anglais m’a-t-il dit. Mais je ne suis pas dupe, bébé j’aurai été plus une gêne qu’autre chose, l’anglais ça s’apprend très bien dans des livres maintenant. Mais ça je ne ferai jamais part de mes sentiments. Il m’initia au monde de la mode et m’emmène avec lui lors de ses rendez-vous d’affaire.

Je vous raconte tout ceci mais après tout c’est possible que l’on m’ait menti. Cependant je n’ai jamais cherché à vérifier CETTE vérité, j’ai bien trop peur de la trouver différente …